jeudi 30 avril
La très complexe rénovation-extension de la résidence-Ehpad subit d’importants retards. L’arrêt des entreprises du bâtiment en raison du confinement n’a rien arrangé à la situation.
Construire, rénover et agrandir la résidence-Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) des Camélias sur son site actuel, rue Arnoult… La motivation majeure de ce choix ? Garder une proximité avec le centre-ville. « Au vu du déroulement de ce chantier, on peut penser que cette option n’était pas la plus simple, analyse Stéphane Le Doaré, maire. Une construction neuve n’aurait peut-être pas coûté plus cher, mais il aurait fallu s’éloigner du centre-ville. »
Objectifs de cette refonte totale : offrir un meilleur cadre de vie aux résidents et intégrer sur ce site, d’une capacité de 86 places, dont 14 en espace sécurisé, les résidents hébergés dans les 23 appartements loués à Finistère Habitat, situés également rue Arnoult, ainsi que les personnes occupant les 18 pavillons externes appelés à être détruits.
Extrêmement complexe
Programmé en trois phases, le chantier a démarré au printemps 2016 par la cuisine et les bâtiments « logistiques ». La deuxième, de 2017 à septembre 2018, a vu la construction des deux ailes. Enfin, la troisième phase, débutée en décembre 2018, concerne le bâtiment historique avec la construction d’un étage supplémentaire et la création d’un toit-terrasse notamment. Coût total du projet : 11,7 millions d’euros hors taxes, dont 2,63 millions de subventions.
Ce dossier, Stéphane Le Doaré l’a pris en main en juillet 2016, dès son élection, alors que les marchés avaient été signés depuis plus d’un an. « Finir par une rénovation, c’est hyper compliqué, atteste le maire. C’est le chantier qui m’exige le plus de temps. » Une attention de chaque instant sur les travaux, partagée par Aline Burel, directrice générale des Camélias. D’une part, pour éviter d’éventuels nouveaux retards importants de livraison, générés par l’arrêt total des entreprises du bâtiment lors du confinement, mais aussi prévenir de nouvelles « mauvaises surprises », comme celles constatées en début de chantier : par exemple un désamiantage bien plus important que prévu initialement ou encore, des problèmes de qualité au niveau de la cuisine, qui ont entraîné trois mois de retard… Mais aussi alerter en cas de manque de main-d’œuvre sur le chantier : « Si tout le monde avait été présent en temps et en heure, on aurait aménagé avant le confinement », lance Stéphane Le Doaré.
Construire et rénover alors que les résidents vivent sur place : voilà toute la complexité d’un tel chantier. « On livre un bâtiment et des équipements “qualité hospitalière” », insistent Aline Burel et Stéphane Le Doaré. Après un arrêt total de trois semaines, les entreprises reprennent progressivement leurs activités à un moment-clé du chantier : la jonction des deux nouvelles ailes au bâtiment « historique ». « On a été obligé de construire une galerie provisoire sur trois étages, entre les ailes ouest et est, pour le déplacement des personnels et résidents », détaille le maire.
Anniversaire en juin
La fin du chantier était tout d’abord programmée en septembre 2019, puis en décembre 2019, avant un nouveau report de quatre mois… « On va recaler les plannings. On voulait faire coup double, dévoile Stéphane Le Doaré, lier l’aménagement à l’anniversaire des 40 ans des Camélias en juin… » D’ailleurs, le maire ne se risque plus à fixer une date de fin de chantier… Tout au plus évoque-t-il la fin d’année…
Dépendant du centre communal d’action sociale (CCAS) de Pont-l’Abbé, l’Ehpad des Camélias est un établissement public communal à gestion autonome. Le financement de la refonte totale de l’établissement incombera donc aux résidents. « L’augmentation pour ces derniers sera lissée », rassure Aline Burel. Aux Camélias, le coût d’un hébergement seul revient actuellement à 50 € par jour, « un des plus bas des Ehpad du département », souligne la directrice.
L’établissement fournit une centaine de bulletins de salaire tous les mois aux salariés exerçant divers métiers : personnels soignants mais aussi agents techniques, de service, administratifs, cuisiniers… « Le maire insuffle la politique de l’établissement, souligne Stéphane Le Doaré. Son budget s’inscrit dans l’enveloppe sociale de la Ville (1). »
(1) Exercice 2019 « fonctionnement » : Ehpad Les Camélias (3 millions d’euros) ; Aide à domicile (865 000 €) ; Service de soins infirmiers à domicile (430 000 €) ; CCAS (130 000 €).
Ludovic LE SIGNOR.